JE NE SUIS PAS CHARLIE

Les caricatures de Mahomet déchaînent les passions et les haines, risquant de déclencher une nouvelle guerre de religion. La France a « bouffé » du protestant pendant des siècles, du curé au XIXe, du juif au XXe et maintenant c’est au tour des musulmans. Même si l’on ajoute dernièrement que l’on ne s’attaque qu’aux intégristes, tout le monde islamique se sent blessé.

Cependant il est hors de question de défendre les terroristes islamistes et leurs attentats meurtriers qui tuent des innocents et blessent les musulmans de bonne volonté qui ne demandent qu’à vivre en paix.

 Chaque pays a ses lois qui doivent être également respectées. Si les Français ont le droit de blasphémer, on n’a rien à leur reprocher.

La France est le pays de la liberté et doit le rester. Mais la liberté de chacun s’arrête là où commence celle de l’autre, qui a les mêmes droits que moi, et il faut savoir l’utiliser avec discernement afin de ne jamais la perdre.

 Dans la devise de la France le mot égalité signifie que personne ne doit être discriminé sous aucun motif que ce soit.

Et il y a aussi fraternité, ce qui englobe la bienveillance, le respect d’autrui et de ses idées, c’est-à-dire qu’il ne faut blesser personne.

La laïcité, concept fondamental, doit être aussi bien comprise. Chacun a le droit de pratiquer la religion de son choix ou d’être athée, sans aucun jugement de valeur ni aucune discrimination. Les croyances, gravées dans le cœur de chacun, doivent être respectées.

Quant à la loi de 1881, qui permet le blasphème, elle reste malgré tout bien obscure et a sans doute été conçue pour permettre de critiquer ouvertement la religion et de laisser libres ceux qui croassaient au passage d’un prêtre, qui n’avait rien compris au dieu d’amour dont ils auraient dû enseigner le message.

 Libre, donc, d’outrager sans poursuite judiciaire les prophètes et les dieux. Mais de là à répandre inconsidérément les caricatures sur la place publique -même si on en a légalement le droit puisque c’est la liberté de la presse - il y a là un manque de discernement de la part des auteurs, cet outrage rendu public ne pouvant être ressenti que très durement par les adeptes de la religion en question. On les a blessés au plus profond de leur cœur en touchant au sacré.

Les caricaturistes avaient été prévenus que cela se terminerait mal, ils ont continué. Qu’espéraient-ils ?  Le jour même de leur assassinat ces hommes avaient titré : « toujours pas d’attentats en France ». Qu’a apporté une telle obstination ? Leur propre mort, la montée de l’extrême-droite, la multiplication des attentats terroristes, et la mort de dizaines d’innocents.

 Cinq ans plus tard, à l’occasion du procès, on republie les mêmes caricatures fort désobligeantes. On en a le droit mais était-ce souhaitable ? Chacun doit prendre ses responsabilités en son âme et conscience. Il faut de toute urgence cesser cette escalade de la violence, calmer les tensions et s’apaiser de part et d’autre.

Dans cette triste histoire, les Français n’ont violé aucune loi, ils n’ont tué personne. Ils ont été, au cours de leur histoire, précurseurs en bien des domaines. Ils doivent maintenant apprendre et enseigner la modération et la sagesse …